top of page
Logo-ARBRE-Laurent-Hellot.png
  • Facebook
  • Twitter
  • Instagram
  • Picto-mail
Rechercher
Photo du rédacteurLaurent Hellot

Rentrée

L’atmosphère n’est pas différente de celui d’hier, avec son soleil à la douce lumière et cette légère brise, à la fraîcheur passagère ; et pourtant, il plane une nostalgie délétère, de celle qui vous force à regarder en arrière, ces temps radieux et heureux où il n’était rien d’autre à faire que de profiter d’un programme à la carte, de l’entrée au dessert.


Un changement est en cours, quoi que vous décidiez de faire.


Rentrée - www.laurenthellot.fr

Les projets n’ont pas changé, posés depuis des mois avec régularité, mélange d’obligations et de souhaits, partagés entre les envies et la nécessité, porteurs de renonciation et d’ambition ; et pourtant, il paraît de plus en plus clair que ce que l’on a décidé ne sera pas forcément ce qui va se concrétiser, en spectateur de notre propre destinée.

Le mouvement ne va pas conduire où vous imaginiez.


Les rencontres n’ont pas évolué, ce cercle d’amour et d’amitié qui nous tient à la fois relié et prisonnier, rassurante compagnie qui nous conforte dans notre sécurité ; et pourtant, une distanciation se crée, non pas choisie, mais actée, par des oublis ou des regrets, de ne pas avoir dit, de ne pas avoir fait.


Le ressenti se transforme alors en interrogation.

De cette perception inattendue, de ce vacillement que l’on n’avait pas perçu, naît un doute et des questions, qui resteront dans les limbes tant que n’auront pas défilé les saisons, avec leur lot d’apprentissages et de révélations, en une quête vers un passage dont on ne soupçonne pas la concrétisation.


Savoir n’est pas ce qui suffit à la compréhension.

Face à ce qui devient déstabilisant, il est facile de ne plus se projeter vers l’avant, de préférer ne continuer qu’à élaborer ses petites affaires, pour ne surtout pas se laisser tenter par l’idée de tout envoyer valser en l’air, sous le prétexte que l’on a cru percevoir un message de l’Univers.


S’écouter est la première chose à faire.

Perturbé par ce frémissement qui est monté, il devient de plus en plus difficile de garder la tête en l’air et de prétendre que rien de tout cela n’a jamais existé, de ce parfum de transformation qui vient de s’inviter, de cet air de révolution qui semble ne plus vous quitter.

Accueillir ce qui vient n’est pas abdiquer.


Ce que l’on avait envisagé prend soudain une saveur que l’on n’arrive plus à goûter, comme un lait qui aurait tourné, comme un bain dont l’eau aurait gelé, avec la surprise de constater que l’on ne sait pas de quelle manière cela a bien pu arriver, presque honteux de ne pas avoir appréhendé ces variations dans notre réalité.

L’absence de maîtrise n’est pas l’incapacité.

Commence alors le temps de la curiosité, cette petite musique qui nous mène par le bout du nez, d’une façon irrésistible qui ne peut que nous inciter à continuer, dans une parade vers ce qui ne se laisse pas encore deviner, mais dont le charme indéniable nous pousse à continuer.


S’ouvrir à ce qui n’était pas planifié est déjà la liberté.

D’un sentiment de déséquilibre et de gêne se déploie une impression de joie, vaporeuse et colorée, telle une traîne de mariée qui aurait choisi un arc-en-ciel pour thème de la journée, avec le soulagement de réaliser qu’il n’y a rien à redouter à se laisser porter vers ce que l’on n’a pas organisé.

La routine se transforme d’un coup en surprise inespérée.

Au lieu de repartir dans une course effrénée, rassurante certes, mais usante parce qu’elle ne nous donne plus le droit d’improviser, voilà qu’un léger changement de perception donne le droit à une complète bifurcation, de celle que l’on n’aurait jamais osée si on nous avait proposé cette option.

Il n’est plus question de rentrée, mais de départ vers de nouvelles contrées.

Ce rythme que l’on s’imposait n’avait rien de naturel, il ne correspondait qu’à la répétition de sauts comme dans une marelle où l’on revenait à son point d’origine pour recommencer de plus belle, finalement plus lassé et blasé qu’heureux de ces habitudes sempiternelles, alors que chaque instant est une chance qui s’offre de plus belle.


Que chaque jour soit un voyage vers une vie nouvelle.

Comments


bottom of page