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À l'assaut !

Il n’y avait pas de combat annoncé, en cette journée habituelle bien qu’animée, et voilà que le confit vient s’inviter, improbable, inattendu et indésiré.

Il n’y avait pas de volonté de batailler, après toutes ces guerres enchaînées, et voilà que le sol tremble des pas de toute une armée.

Il n’y avait pas de nécessité de s’exposer, après tous ces risques assumés, et voilà que l’on est à nouveau stigmatisé.

Ne pas agir face à l’épreuve qui est proposée, sous le prétexte qu’elle n’est pas méritée est aussi la meilleure des manières de regretter ce qui va nous être imposé, sans plus de possibilité de l’éviter, en une blessure que l’on se laisse infliger, parce qu’il est aussi bien de laisser aller, de ne pas répliquer, de faire de l’abandon une nouvelle posture en société. Le lâcher-prise n’a rien à voir avec la passivité et nos besoins, nos désirs, notre honneur ne sont pas des compagnons qu’il faut mépriser, au risque de ne plus pouvoir s’y référer, en une claire et brutale lâcheté.


Il n’y avait pas d’urgence dans ce que l’on avait planifié, en toute confiance et nonchalance, et voilà que la nécessité nous propose de bouger.

Il n’y avait pas matière à s’agiter, après toutes les actions concrétisées, et voilà que l’on nous impose d’à nouveau expérimenter.

Il n’y avait pas manière de s’énerver, après toutes ces confrontations apaisées, et voilà que l’on sent monter une colère inimaginée.

Les réactions primales que l’on éprouve à être de la sorte dérangé peuvent parfois nous conduire à des actions que l’on va regretter, mais certaines, au contraire, sont vitales pour notre propre sécurité, en réflexes de survie face à une agression caractérisée, en réponse sensée face à un comportement déplacé. Se frotter à cet adversaire inconnu ou familier reste la meilleure des façons d’en prendre la mesure et de l’appréhender, pour grandir, pour s’instruire, pour progresser dans la compréhension de soi-même et de ses capacités, conclusion que seule l’expérience peut apporter.

Il n’y a avait pas d’attente à se remettre à battre la contrée, après tous ces déplacements sans arrêt, et voilà qu’une déferlante nous emporte sans discuter.

Il n’y avait plus rien à prouver, ni à soi-même ni à la société, et voilà que l’on nous soumet un nouvel examen à passer.

Il n’y avait plus de pente à remonter, après avoir atteint ce sommet, et voilà qu’un souffle puissant manque de nous envoler.


Les défis que l’on a surmontés, les succès que l’on a enchaînés, les trophées que l’on a compilés ne sont jamais la ligne d’arrivée que l’on imaginait. Le but du voyage n’est pas de conquérir un nouveau pays non référencé, mais de revenir pour le raconter, en explorateur qui continuera d’apprendre par les questions qui vont lui être posées et qui découvrira bien plus que ce qu’il pouvait attendre, en voyant les regards émerveillés de son auditoire passionné. Les péripéties que l’on n’avait pas anticipées vont nous montrer les réels outils dont on disposait, au-delà de l’inventaire que l’on avait trimballé.

Il y a des rencontres que l’on aurait aimé éviter, désireux de s’isoler et de se reposer, et voilà que débarque une foule d’invités.

Il y a des sollicitations que l’on n’aurait pas souhaitées, ayant la sensation d’avoir tout donné, et voilà que l’on se retrouve à devoir improviser.

Il y a des invitations que l’on aurait dû refuser, épuisé par le temps écoulé, et voilà que l’on se découvre sur une scène au rideau levé.


À l'assaut ! - www.laurenthellot.fr

S’extraire de sa routine et de son quotidien reste le plus simple et le plus naturel des moyens pour lever quantité de freins, ses désillusions, ses déceptions, ses abandons, avec l’opportunité de s’ouvrir à ce qui va nous déstabiliser et nous offrir de nous réinventer, dans une mise à nu qui va nous libérer et nous inciter à nous présenter autre que ce que l’on était. Cette mue ne peut intervenir qu’à la condition que les événements extérieurs s’en viennent la proposer, en une réaction en chaîne qui va nous conduire à redécouvrir tout ce que l’on avait oublié.


Il y a des surprises que l’on aurait préféré éluder, fatigué de tous ces changements sans arrêt, et voilà que l’on se sent soudain léger.

Il est des méprises qui nous laissent embarrassés, s’imaginant incapables de répliquer, et voilà que nous vient une inspiration comme jamais.

Il y a des valises que l’on persiste à porter, parce qu’elles ont toujours été à nos côtés, et voilà qu’on vient de les oublier.

Les lapsus, les hiatus, les actes manqués sont les plus beaux cadeaux que l’on peut s’autoriser, en improbable pas de côté qui va soudain nous sortir du sentier balisé pour nous montrer le chemin qu’il nous fallait, paisible ou incertain, timide ou plein d’entrain, mais dans tous les cas celui que l’on n’aurait jamais osé. Il n’est nul besoin de partir à l’assaut de tous les châteaux que l’on va croiser ; souvent, le destin se charge de nous apporter sur un plateau tout ce que l’on peut désirer, pour nous offrir d’être enfin celui que l’on ignorait et se découvrir une histoire qui n’a, cette fois, plus de fin, parce qu’on l’écrit à chaque pas que l’on va poser.

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