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Transition

La frontière était inconnue, pourtant, elle se matérialise sous nos pieds, ni trait rouge ni garde à amadouer, mais une incroyable sensation de liberté. Il n'était pas prévu de la traverser, encore moins envisagé qu'elle puisse exister : la voici cependant, et nous, de l'autre côté.

Le voyage n'avait pas de but, pourtant, il prend soudain une tournure que l'on ne souhaite plus abandonner, dans un élan de vie et de nature qui donne des ailes pour avancer. Il n'était pas planifié, encore moins calculé que ce périple se transforme : le voici cependant, et nous, éberlués.

L'objectif était des plus ténus, et pourtant, on ne le voit plus, dissous dans l'abondance des choix qui se proposent, dans l'embarras et la joie de cette métamorphose. Il n'était pas imaginé, encore moins espéré que la surprise vienne s'en mêler : la voici cependant, et nous, comme des enfants surexcités.


Dans cette position de voyageur et de veilleur, nous ne savons d'un coup plus quel est le jour ou l'heure, informations qui ne nous importent plus, tout à l'appréhension de cette immense transformation, qui s'impose pour avoir juste fait ce pas de plus, changeant tout le ciel du gris au rose.

Dans cette situation de sage et de curieux, nous ne choisissons plus entre les hommes ou les dieux, distinction qui ne présente plus aucun sens, à présent que nous avons ouvert les yeux sur l'amour et la puissance qui nous relient de la Terre aux Cieux, dans une incroyable et permanente effervescence, avec nous au beau milieu.

Dans cette acceptation d'adulte et d'enfant, nous ne désirons plus tout et son contraire à chaque instant, mais sourions de toutes nos dents de cette beauté que nous percevons dehors et dedans, comme un écho à l'infiniment bienveillant, cette patience et cette confiance que nous redécouvrons maintenant.


Le vacillement constaté n’a d'égal que l'intensité de ce soleil qui luit, astre soudain omniprésent alors que nous cheminions dans une nuit de tourments, luttes perpétuelles pour ne pas sombrer dans un sommeil éternel, celui de l'ignorance et des regrets sempiternels.

Le trouble éprouvé ressemble à celui d'un amoureux qui recevrait enfin un baiser de sa bien-aimée, mélange de confusion, de plaisir et de fierté, couplé à une panique de se demander comment enchaîner, face à une telle jouissance que l'on idéalisait, et qui se révèle encore plus bouleversante que dans nos rêves éveillés.

L'émotion ressentie ne saurait se décrire de la manière que l'on avait appris, totale nouveauté dont les ondes ne cessent de nous traverser de la tête aux pieds, en une vague que notre océan intérieur s'offre de déployer, sereine, enveloppante, aux multiples reflets et à la douceur pérenne.


Transition - https://www.laurenthellot.fr/


La sensation de ne plus savoir quoi faire ou décider laisse flotter dans l'air un parfum de liberté, aucune contrainte ne paraissant plus s'imposer, aucun frein qui ne saurait être levé, aucune barrière qui ne pourrait être dépassée, comme si le monde n'était plus qu'un vaste entrelacs de possibilités.

La perception que l'on a de ce qui nous entoure a aussi changé, non plus cette crainte d'un danger qui ne cesse de nous menacer, ou cette peur de se voir perdu, abandonné, mais l'évidence que le meilleur nous attend, quoi que l'on se propose de décider, pour le découvrir et le partager avec toute l'Humanité.

La conscience d'un irrémédiable changement n'a pas l'heur de nous effrayer, juste de nous poser à la place que l'on a méritée, ni médaille ni coupe ni trophée, la simple posture parfaite et équilibrée qui ne nécessite plus de batailler, convaincre et justifier de notre singularité et légitimité.


Il n'est plus question de renoncer ni de revenir à ce qui a été dépassé, cette étape dont nous n'avions pas saisi l'importance ouvrant à un ailleurs qui n'a jamais cessé d'exister, comme si nous cherchions ce qui, de toute façon, serait venu nous confronter, sans malice ni mépris, mais parce qu'il est enfin juste que cela nous soit proposé.

L'ampleur de ce bond ainsi fait, alors que nous n'avions pas le sentiment de progresser se remarque par la prescience que nous adoptons de manière spontanée, comme si l'on comprenait enfin qu'il ne sert à rien de scruter l'horizon entier, quand toutes les réponses que l'on voulait résonnent dans notre cœur enjoué.

La transmutation en train de s'opérer reflète les innombrables questions que l'on ne cessait pas se poser, dans un effet d'entraînement où toutes les solutions se dévoilent en même temps, sans qu'il soit besoin de s'y référer, kaléidoscope où il n'y a plus d'après ni d'avant, mais la seule vérité de l'instant.


Dans cette posture que nous n'appréhendons pas encore en totalité, nous redécouvrons la véritable nature de notre destinée, ni guerre ni paix, mais le cheminement certain vers ce qui nous aide à progresser, en confiance, en reliance dans un univers où le chaos ne fait que se réinventer, source de vie et de destruction mêlées.

Avec cette allure que nous avons encore peine à assumer, nous nous approprions la justesse et la droiture de ne plus concéder à d'autres ambitions que le partage et la vérité pure de nos expériences passées, ni bonnes ni mauvaises, mais apprentissage précieux que nous avons assimilé.

Par cette envergure dont l'ampleur n'est pas encore assimilée, nous déployons les trésors et les dons que nous tenions cachés, inconscient de leur existence même et de leurs potentialités, comme un coffre dont on aurait enfin trouvé la clé et dont il nous appartient de canaliser l'abondance qui en jaillit à perpétuité.


Ce que nous prenions pour un défi ou une malédiction n'était ainsi rien de plus que le chemin à arpenter pour comprendre enfin qui l'on est, sans plus de frontière qui puisse nous arrêter : libres, heureux et révélés.


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